dimanche, octobre 16, 2005

Ah! l'enfant...

Quand j'étais enfant nous avions à la maison des disques de Brassens, des Frères Jacques , et de Jacques Douai...
Ce n'était pas très rock'n roll, certes, mais, rien, non-rien-de-rien-,non-je ne regrette rien ( nous écoutions aussi Piaf...)Je n'avais pas écouté Douai depuis des lustres. Je l'ai écouté hier. Un disque qu'il faut commander, ( le bonheur, au fond, ça se mérite disait Aznavour) édité par Bernard Bonaldi, une sorte de florilège. Jacques Douai , c'est une voix de ténor à la française, un peu Bernac, une diction impeccacble, un talent aussi de diseur. Des chansons à texte comme on disait, ambiance club des poètes, Luc Bérimond, Jean-Pierre Rosnay et tous les siens...Amis de la poésie bonsoir!... Ca a paru un peu ringard, pendant quelques dizaines d'années. Erreur ! Amis champions de la modernité, c'est tout le contraire. C'est intelligent, c'est drôle, et en plus, fans de Delherme ou de Bogaerts, sachez que c'est remarquablement écrit et souvent proprement subversif... c'est de la poésie tout simplement... Ah bien sûr, ça n'a rien à voir avec la subtile évocation d'un meuble Ikéa, le souvenir ému d'un rot de coca cola au fin fond d'un drugstore... Ce sont des textes d' Aragon, de Ferré, de Marcy, Robert ou bien Claude, des partitions de musiciens professionnels... Thiriet, Ferré, Tailleferre ( tiens, encore elle...) Une chanson en particulier de Tailleferre et de Claude Marcy qui s'appelle l' Enfant blond , chanson d'une drôlerie incroyable et qui pourrait faire un utile triptyque avec Ca ne tourne par rond dans ma p'tite tête de Francis Blanche et Ah Je voudrais être grand de Polnareff.
Tailleferre donc écrivait des chansons ? Et oui, on nous l'avait soigneusement caché un peu comme on tait la vérole...